« L’agriculture urbaine passe de la marginalité à une reconnaissance de sa potentialité »
Pour Eric Duchemin, professeur associé à l’Institut des sciences de l’environnement et membre du Collectif de recherche sur l’aménagement paysager et l’agriculture urbaine durable (Crapaud), « le Rapport de consultation publique de la commission de l’aménagement que vient de déposer la Commission à l’aménagement de la CMM, montre que nous avons été entendus ». Pour celui-ci, « ce rapport montre qu’en 2011 on ne peut plus faire un plan d’aménagement urbain sans mentionner l’importance de l’agriculture urbaine, une dimension patrimoniale à Montréal et dans le CMM, ni aborder la question cruciale de l’insertion des systèmes alimentaires dans le développement urbain ». Pour reprendre une partie du rapport, « il n’est pas nécessaire […], d’opposer l’agriculture à l’urbanisation : ces deux activités peuvent être planifiées de façon complémentaire. […] Il apparaît très clairement que les citoyens du Grand Montréal souhaitent qu’une importance plus grande soit accordée au développement de l’agriculture dans la planification de l’aménagement et du développement de leur territoire. »
Tandis le mémoire du Crapaud demandait, d’une manière générale, à ce que l’agriculture urbaine et périurbaine deviennent des éléments statutaires de l’aménagement urbain et des composantes des activités agricoles de la CMM, le rapport identifie que :
- le développement de TOD doit tenir compte de l’agriculture urbaine;
- l’on doit favoriser l’agriculture périurbaine et urbaine pour une occupation optimale des terres en culture;
- l’on doit étendre des expériences en cours prometteuses en matière d’agriculture urbaine (telles que l’agriculture sur les toits ou l’utilisation de places publiques aux fins de l’agriculture urbaine);
- tout en intégrant le concept d’agriculture urbaine aux Plans de développement de la zone agricole (PDZA).
Pour Eric Duchemin, « la volonté d’inclure l’agriculture urbaine tant dans le développement des nouveaux quartiers (TOD) que dans les Plans de développement de la zone agricole montre une avancée incroyable de la reconnaissance de l’agriculture urbaine comme un élément porteur et structurant de l’aménagement du territoire. Ainsi, l’agriculture urbaine passe de la marginalité à une reconnaissance de sa potentialité pour le développement agricole local, ce qui ouvre des portes de développement et d’expérimentation en lien avec l’urbanisme agricole ou alimentaire. » Nous resterons toutefois aux aguets afin de nous assurer que la version finale du PMAD inclut réellement les éléments soulevés par les commissaires de la Commission de l’aménagement de la CMM.
Par ailleurs, pour Alan De Sousa, vice-président du comité exécutif de la Ville de Montréal, responsable du développement durable, de l’environnement et des parcs, la demande consultation déposée par le Groupe de travail en agriculture urbaine « arrive à un moment opportun pour s’arrimer au PMAD, ainsi qu’à celui du développement durable de la collectivité montréalaise » [1] . Les membres du Crapaud en sont parfaitement conscients, car au-delà de l’inclusion de l’agriculture urbaine dans le PMAD, il faudra mettre en œuvre des projets, outiller les municipalités afin de passer de la théorie à la pratique, et une consultation publique menée par l’Office de consultation publique de Montréal sera une occasion de peaufiner les paramètres agricoles du PMAD dans le cadre de l’aménagement et du développement de la Ville de Montréal.
Lors de la consultation publique sur le Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD), le Collectif de recherche sur l’aménagement paysager et l’agriculture urbaine durable (Crapaud) a déposé et présenté un mémoire demandant l’inclusion de l’agriculture urbaine dans le plan. Pour consulter ce mémoire : http://www.lecrapaud.org/wp-content/uploads/2011/10/M%C3%A9moirePMAD_Crapaud_ISE.pdf
[1] Plus de 25 000 signatures pour l’agriculture urbaine, Lise Gobeille, Le Devoir (D4), 19 et 20 novembre 2011.