Le 8 mars dernier, à l’Université du Québec à Montréal, Antoine Trottier et Frédérique Binette, membres du CRAPAUD, ont présenté un atelier d’éducation populaire sur la préparation de semis en prévision de la saison qui approche ! Ils ont d’abord fait la distinction entre les semis intérieurs et extérieurs ; les premiers, très courants au Québec, sont réalisés avec les plants à croissance plus lentes (par exemple, les tomates et les courges) et les deuxièmes, directement dans le sol, après tout risque de gel. Ils ont également abordé les concepts de compagnonnage et ils nous ont donné des petits trucs pratiques pour faire pousser des semis en santé.
Les produits que l’on retrouve dans nos épiceries sont principalement issus de l’agriculture industrielle. La sélection des cultivars trouvés sur nos tablettes est le plus souvent basée sur des critères « logistique » ou « technique », tels que la résistance du légume à la récolte mécanique et au transport sur de longues distances, que sur des critères de saveur et de goûts. Dans cette perspective, pratiquer l’agriculture chez soi, en bac ou au sol, présente l’avantage de faire pousser des produits qui sont plus rares, plus savoureux ou plus nutritifs que ceux que l’on peut trouver ordinairement. En ville, l’espace est évidement un facteur à considérer : on privilégie le plus souvent des espèces productives telles que le poivron, l’oignon, l’aubergine, la tomate, les fines herbes, etc.
Il y a beaucoup de notions à acquérir pour bien jardiner, mais ne désespérez pas ! Pour aider les novices de nombreux recueils de vulgarisation existent sur le sujet et des calendriers des semis sont également facilement accessibles pour planifier la préparation des semis. Certains abordent même des concepts de la « biodynamie » mettant en relief l’influence de la lune sur la croissance et le développement des végétaux !
L’âge des semences est également un facteur à considérer en jardinage ; plus une semence est veille, moins elle a de chance de bien germer. Pour optimiser la conservation des semences, mieux vaut les garder dans un endroit sec et sombre. Certains vont même jusqu’à les garder au congélateur dans lequel elles peuvent se conserver pendant plus de 20 ans ! Or, petit truc pratico-pratique : pour éviter la condensation des semences, laisser dégeler le contenant complètement avant de l’ouvrir.
Portez également une attention particulière à votre fournisseur de semences. Plus souvent qu’autrement, les semences retrouvées dans les épiceries et pharmacie sont de mauvaise qualité ! Aussi, si l’on prévoit faire de l’agriculture biologique, mieux vaut privilégier les semences qui sont aussi biologiques ; elles ont été sélectionnées pour être naturellement résistantes aux parasites et ont donc moins besoins de pesticides et d’herbicides pour croitre que les semences issues de l’agriculture industrielle. Dans la même optique, il est préférable d’avoir recours aux semences locales, adaptées à notre climat et à nos écosystèmes.
Finalement, l’atelier s’est terminé par une démonstration pratique. Les participants ont pu mettre les mains à la « terre » et rapporté chez eux un petit plant à faire germer !
Les animateurs ont également souligné que, dans le cadre du volet de recherche du CRAPAUD, l’équipe testera la croissance et le développement des plants suivant différentes compositions de terreaux dans le but d’évaluer l’efficacité des mélanges ordinairement vendus dans les centres jardiniers. Une recherche documentaire visera également à évaluer l’empreinte environnementale de ses différentes composantes : tourbe de sphaigne, perlite, vermiculite, chaux, etc. À suivre !
José Medeiros